Les incertitudes quant à la production de bétail dans le monde actuel

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Les incertitudes quant à la production de bétail dans le monde actuel

Catégorie: Biosecurity | Sujet: Public Trust and Consumer Advocacy

Date de publication: mai 27, 2021

Contexte

L’industrie mondiale du porc est touchée par l’éclosion de peste porcine africaine (PPA) qui sévit en Chine, en Asie du Sud-Est, en Europe orientale et en Europe centrale, et dont on observe quelques cas en Europe occidentale, en plus de l’Afrique du Sud. La présence de cas de PPA au Canada causerait une dépopulation des troupeaux de porcs ainsi que des fermetures sur les marchés, ce qui porterait un coup dur à l’industrie du porc canadienne.

En 2014 et en 2015, l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a causé des dommages économiques considérables à l’industrie avicole des États-Unis, provoquant une réduction de 12 % de la population de poules pondeuses et de 8 % de la population de dindes, sans compter les restrictions commerciales imposées sur les produits de volaille. À l’heure actuelle, nous observons quelques éclosions de l’IAHP à divers endroits dans le monde, soit au Japon, en Europe et en Chine.

Malgré tout, le respect des protocoles de biosécurité à la ferme reste un défi constant.

Par ailleurs, certains virus présents chez les animaux d’élevage ont franchi la barrière d’espèce et sont devenus pathogènes pour les humains, la transmission entre humains étant désormais possible (p. ex. variant G4 de la grippe aviaire, H5N6 et H5N1). Puisque ces virus présentent une menace pour l’humain, nous pourrions observer une baisse de confiance générale envers les produits d’origine animale. Par exemple, pendant l’épidémie de H1N1 en 2009, qui était incorrectement nommée « grippe porcine », la demande de porc nord‑américain a diminué.

Dans le contexte actuel de la pandémie de COVID‑19, on s’interroge sur le lien entre la nature de l’élevage de bétail et le risque de nouvelles pandémies; en effet, d’aucuns estiment que l’élevage intensif d’ampleur industrielle augmente le risque de pandémies et que la chaîne d’approvisionnement mondiale actuelle de produits d’origine animale est vulnérable à ce risque.

Qu’est-ce que cela signifie pour les agriculteurs?

Bien évidemment, le risque principal auquel les agriculteurs sont exposés est celui qu’un virus pathogène infecte les fermes, ce qui entraînerait alors des pertes de ventes directes, puisque les animaux mourraient ou devraient être mis en quarantaine et ne pourraient être vendus. Il existe également un risque secondaire, soit la fermeture du marché des suites d’une éclosion.

RISQUES LIÉS À LA PERTE DE CONFIANCE DU PUBLIC

Si une réforme d’envergure est nécessaire, les méthodes utilisées pourraient créer ou prévenir, selon le cas, un risque d’importance quant à la réputation des agriculteurs et à la confiance du public.

RISQUES LIÉS À LA PRODUCTION ET AU MARCHÉ

Étant donné la gravité des risques associés aux maladies animales pour la production et le marché, les agriculteurs pourraient être enclins à protéger leurs sites de production. Cependant, les mesures prises à cet effet pourraient être vues comme un manque de transparence et, ainsi, ébranler la confiance du public.

Comment les agriculteurs peuvent-ils gérer ces risques?

La toute première étape consiste à élaborer et à mettre en œuvre des protocoles de biosécurité. Ensuite, lorsqu’il est approprié de le faire, les agriculteurs devraient communiquer ces protocoles et les objectifs connexes aux intervenants concernés, qu’il s’agisse du livreur de nourriture pour animaux, du vétérinaire, du comptable ou des voisins. L’Agence canadienne d’inspection des aliments fournit des renseignements de base sur la biosécurité ainsi que des outils et des ressources pour aider les producteurs à élaborer leur protocole. De même, la plupart des groupements de producteurs spécialisés ont des guides et des normes propres à leur région et à leur production.

Un complément aux protocoles de biosécurité est le plan de santé pour le bétail, qui permet la détection rapide de maladies.

Il faut veiller à ce que tous les membres du personnel de la ferme reçoivent une formation au départ ainsi que des formations d’appoint fréquentes de manière à ce qu’ils soient en mesure de respecter les protocoles établis.

En outre, les agriculteurs doivent être au fait des derniers protocoles mis en place par les autorités responsables de la santé animale, notamment le protocole de déclaration d’un animal infecté ou d’abattage approprié d’un tel animal.

Il faut aussi examiner les polices d’assurance et, dans la mesure du possible, les mettre à jour.

Les protocoles de biosécurité doivent être appliqués de manière rigoureuse et uniforme. De même, les exploitations agricoles doivent maintenir un certain niveau de transparence pour éviter de miner la confiance du public. Bien entendu, il est hors de question de tenir des journées portes ouvertes; cependant, l’accès à des vidéos en temps réel montrant les conditions de vie des animaux peut être une solution de remplacement.